moiselle guiguite III : ça part en eau de boudin

Ouais ouais ouais, ben c'est pas gagné!
J'ai relu mon avant dernière chronique où je baigne dans la joi....e  parce que je crois qu'enfin j'ai trouvé ma voie.

Ben faut croire que l'administration en a décidé autrement.

Ce bonheur bruyant sera bientôt altéré par la machine anpéesque qui a pour but ultime le broyage de l'enthousiasme sonore et débordant

Alors je n'ai toujours pas rencontré mon conseiller attitré car il s'avère que le premier que j'ai eu, l'inverseur inverti, gaucher pleureur, n'est pas le bon.

Ensuite j'ai eu la grosse madame chanteuse et aujourd'hui j'ai une nouvelle madame qui soupirait des eh oui eh oui tout le temps tout ça parce qu'il faut que je voie le service d'orientation professionnelle pour faire des tests psychologiques .

Mais elle ne parvenait pas à me trouver un rendez vous. Elle baillait sans cesse et semblait profondément affectée par le système kafkaïen qui m'interdit de cholestéroliser la terre entière et ainsi permettre une meilleure régulation des flux démographiques.

Bref!, de toutes façons, je ne tiens pas à rencontrer attitré car il s'appelle baduccu et voilà quoi. Qui hein? qui voudrait de baduccu pour conseiller????

Alors en attendant d'aller faire mon stage au bistrot du sniffeur, ben, j'ai replongé, je refais le dialogue des carmélites.

Mais là, on a monté les enjeux, là tu vois mon p'tit gars, on s'la joue, nous ne jouons pas les carmélites, nous sommes les carmélites! Oui ben on dit bien ça des acteurs, ils crèvent l'écran et ils sont leurs personnages!

Bon nous on va crever la scène d'abord.

Mais comment opérer une si radicale transformation alors qu'il faut bien dire que nous ne sommes pas très chastes, pas très obéissantes et encore moins silencieuses.

Eh bien, nous sommes allées au carmel du reposoir, une ancienne chartreuse en Haute Savoie.

C'est quand même pas trop vilain quoi!
Moi je veux bien faire carmélite, c'est nourri logé, ya qu'à dire qu'on aime l'oraison et c'est du tout cuit

Nous avons rencontré la mère supérieure, derrière des grilles hein c'est la clôture, ça rigole pas et nous pouvions lui poser toutes les questions qui nous semblaient utiles pour jouer nos rôles à la perfection.

Après les questions d'usage normales,  quand est ce qu'on mange, où sont les toilettes s'il vous plaît?, nous avons eu la surprise de voir une des chanteuses, une chinoise que nous avons admise dans notre groupe car elle doit remplacer le premier rôle et qu'elle n'a que 15 jours pour apprendre le rôle, et aussi le français, tant qu'on y est.

Donc dans ces cas là, on prend une chinoise parce qu'il n'y a qu'elles qui peuvent accomplir ce genre de performance sans se syndiquer.

En effet la chinoise est travailleuse et elle chante bien mais on ne comprend rien à ce qu'elle dit mais ce n'est pas grave.

Alors voilà que cheune pou, car, eh oui,  c'est son nom, ayant cru bien observer nos mœurs étranges s'est soudain agenouillée, les mains jointes pour s'adresser à la mère supérieure.

Bien sûr, cela a provoqué chez nous une vague d'hilarité et elle n'arrêtait plus de parler  dans un français mêlé de chinois mongolien.

C'est donc dans son méchant sabir cochinchinois qu'elle nous a enfin livré une analyse exhaustive du livret de Bernanos :

"elle avait bien compris que c'était la notion de peur qui sous tendait le livret et,bien entendu, Bernanos  et Poulenc avaient sans doute pris des libertés avec les véritables règles du Carmel et ceci afin de poser la peur en exergue, voire l'incertitude en opposition avec la grâce.

Et puis, elle voulait savoir si la mère supérieure rencontrait la peur, ainsi que Christ au mont des oliviers car, paradoxalement, le doute est corollaire du sacrifice."

A vrai dire, jusqu'à présent tout le monde s'en foutait, on se contentait de chanter!

Mais là, outre sa tenue agenouillée ridicule, elle nous humiliait un peu quand même la face de citron.

Nous avons quand même finalement obtenu des chapelets à vil prix (puisque c'était participation libre voire pas de participation), qui font des jolis colliers une fois qu'on a arraché la médaille.

De plus, aux mêmes conditions que les chapelets, nous avons retenu qu'on pouvait venir au Reposoir pour des retraites,  et nous avons réservé pour nos vacances d'été, ou d'hiver, les stations de ski étant proches, ça fait des retraites bien commodes et pas chères en ces temps de récession voyez.

Et, ce qui ne gâte rien, les conditions de confort sont réunies car la mère supérieure nous a assurées que le Seigneur pourvoyait à tous leurs besoins notamment en matière de chauffage. En effet un généreux et anonyme donateur était intervenu récemment pour faire changer toutes les chaudières.

Nous avons finalement décidé de livrer le péril jaune aux autorités compétentes afin de la faire renvoyer dans son pays parce que ces gens là sont énervants à force d'être travailleurs. Enfin on la livrera après la représentation.

Guiguite délatrice

Comments

[La mouche]

Faut t'eut pas trimper t'botte dins l'citerne ?
Hein quo ?

[nénette]

hé, qu'est ce qui se passe, les sites du rosaire se sont transformés en site de citernes !

#
CITERNEO citernes souples
fabricant de citerne souple stockage tous liquide,eau, efflu...
www.citerneo.com

lol. Mdr, j'y vais de ce pas...

[spermula patator]

et est-ce qu'elle broye les couilles, la machine, en plus de l'enthousiasme sonore et débordant ?

[michel]

La Sérénité dans le désordre est un signe de perfection.

C'est les chinois en la personne de Lao Tseu qui le disent

[Laurie]

Je me suis délectée de ta chronique ! Bien marrante !!!