A vaincre sans péril

On triomphe sans gloire.

Donc je n'aurais pas vaincu sans péril puisqu'il m'a fallu combattre l'adversité du cacao, cette substance épouvantable et puis aussi bluetooth.

Mais voilà, je suis venue à bout de tous ces écueils.

Eh oui, lecteur, ouvre grand les yeux et lis et relis ce qui suit :
Je suis en expo à la cantine.
Ouais rien que ça.

Ce que tu vois là, ô lecteur, c'est le morceau de forêt noire que va avaler goulûment une stagiaire de l'afpa Stains, oui, les mots me manquent pour exprimer mon émotion.

Cela fait partie des moments forts d'une vie.
Mercredi, alors que je suis entrée dans la cantine, j'ai vu ma forêt noire exposée, enfin la dernière part, seule et fragile, au milieu des desserts, elle semblait tout illuminer, plus rien d'autre n'existait.
Alors j'ai couru comme une dératée pour pouvoir faire une photo de mon œuvre, j'ai demandé à ma collègue Camionnette de me prêter son mobile, objet qui permettrait d'arrêter le temps sur ce moment palpitant.
Or, à peine avais-je enfin le mobile/appareil photo en main qu'une stagiaire avait emporté mon beau gâteau, l'avait balloté dans le vent sans prendre garde de ne pas chiffonner sa robe, d'abimer ses copeaux, d'effondrer sa génoise montée au prix de tant d'efforts.
Mais j'ai réussi à la retrouver et elle a accepté que j'immortalise mon œuvre avant qu'elle ne l'engloutisse.

Alors que je sanglotais d'émotion, d'autres stagiaires ont ajouté encore à cet émoi extrême en montrant l'immaculé (ou presque) de leurs assiettes, signe qu'ils s'étaient goinfré car c'était aussi beau que bon.

Où l'on comprend ce que c'est que de rentrer dans l'histoire de la riante bourgade de Stains par la grande porte.

Et puis, finalement, le chef de la cantine, le monsieur du bus 252 du matin, dérangé par le grabuge provoqué par tant de bonheur, est venu voir ce qui se passait.
Participant à mon émoi, il a donné des ordres pour que l'on retrouve un morceau de mon grand œuvre et qu'on me l'offre en signe de gratitude extrême, il faut dire que le monsieur du bus 252, chef de la cantine, est bon.
Forêt noire de Guiguite sur assiette plastique, modèle Pierre et Gilles, détail.
Don du Monsieur du bus 252

Et voilà, encore toute enrobée des perles de la poche à douille, une part de cet objet pour lequel j'ai tant souffert.

On peut remarquer sur cette image que les cuisiniers  sont fiers et altiers.

Guiguite glorieuse

Comments

[Laurie]

Oh, on l'a bien reconnue notre Guiguite globe-trotter.
Je trouve que le "Foret Savoie" que t'avais fait était tout de même plus beau que cette forêt noire. Tout s'écrase. Ce doit être à cause de la pollution parisienne.

[LeGuiGuite...]

... sur les commentaires littéraires : mon sourire béat en dirait plus long que mes rythmiques claviéristes...

Par contre, je suis surpris...

Bin oui on voit que tu ne rechignes pas à mettre des photos, de pape, de chinois, de Mario bros et même d'astronaute... Mais quand il s'agit d'entrer vraiment dans la gloire (parce qu'on a compris que pour Stains c'est fait, facile, mais là, je parle de la gloire ! Celle avec un grand OIRE ! Internet quoi !) bin, t'assumes pas... Et vas-y que je mets de l'altier et de la fièreté, mais je mets aussi un loup !

Quel dommage, tes yeux rayonnants de la lumière du prophète Pasquier auraient pu illuminer mon écran au lieu de quoi, je me retrouve avec une bande blanche tristounette...