La pièce montée suite et fin
C'est pas l'tout de faire des cours de ch'ti, je n'ai pas donné de nouvelles de mon challenge du 4 avril : la pièce montée!
Alors, tout semblait compromis, j'avais fait des essais, dont un chez Claire, mais la flamme de son four ne caressait pas le chou comme il le convient, son four avait maudit ma création et, tel le suppot de Satan, il restait sous terre et jamais, au grand jamais, il n'a accepté de chauffer côté ciel, c'est à dire côté Thérèse, côté divin... de sorte que mes pauvres choux suaient le beurre, brulaient côté cul, et refusaient de s'épanouir, de gonfler, ils restaient prostrés. Une pitié, une misère ! J'ai cru ma dernière heure venue car j'étais bien près de vouloir fuir le monde des vivants, jamais je n'avais ainsi perdu la face. C'est à peine si les poules du voisin en ont voulu!
Ach mes pauvres choux, sacrifiés à la flamme de cette mécanique d'Enfer!
ET puis, alors que je croyais avoir touché le fond, je me suis enfermée dans la solitude de ma cuisine, au son d'un air guerrier, ohjotoho ohhjotoho, et j'ai persévéré et là, j'ai su que j'avais réussi, j'ai su que K'awil était avec moi.
Toi qui parfois doute, persévère et le Dieu approprié t'entendra!!!
Eh bien je ne raconte pas, je montre et que tous retiennent un sanglot d'émotion devant ce monument de l'art culinaire
De quoi cet objet est laid? Hein ben non, là je suis pas d'accord, je m'inscris en faux!
Parce que moi je voudrais bien vous y voir, il a fallu que j'en fasse de la duplicité pour parvenir à ce résultat. Parce que le Grand Livre, il est bien gentil mais de là à faire le caramel comme il faut, là ya de la marge.
Heureusement, Grand Gourou Daniel est venu et a pris les choses en main.
Il a fabriqué le cône avec du fil de fer et tout et tout et moi j'ai fait la pâte à choux et la crème patissière. Et puis après il a monté la pièce avec son magic caramel qui durcissait pas en 3 secondes.
Donc l'enjeu, là mon p'tit gars, c'était pas d'avoir un superbe objet en forme de chépakoi, oie ou cygne ou simple cône.
Non ya un moment, l'enjeu, c'est que la pièce montée ne se casse pas la gueule! et qu'on puisse arriver, sous les "VIVAT" de la foule ébahie.
Parce qu'au départ, voilà ce que j'avais, voilà la chose.
Alors maintenant j'exige le respect d'autant qu'il a fallu cuire les gigots, les noix de veau, les patates coup de poing dont j'ai divulgué la recette après la première coupe de champagne sans songer que je trahissais les secrets familiaux mais bon, yen a dès qui l'ont divulguée à Jean Pierre Coffe alors hein....Boite à camenbert (eut groin en clair!).
En plus j'étais obligée de chasser les femelles à coup de washingue parce deux de ces harpies, que je ne nommerai pas mais elles savent bien, elles, donc 2 d'entre les convives trouvaient Grand Gourou Daniel tout à fait à leur goût et, sans respect aucun pour l'oeuvre en cours, elles venaient tourner autour, comme les mouches du coche. Ah j'te jure, pas de respect, non ça y a pas de respect mais, heureusement, la washingue peut tout!
C'est moi en train de chasser les harpies (même que je me prends les pieds dans la washingue) tandis que Daniel n'en peut mais!
Et en prime, il a fallu servir tout le monde avec le sourire et en n'oubliant pas de laisser la loque à la cuisine
Enfin, quand on reste à l'office, au moins, on évite de perdre toute dignité avec des activités du genre chenille ou danse des canards.
Eulguiguite qui a su garder élégance, grâce et aisance malgré l'adversité