faut y arrêter les trucs de jésus
Voilà, j'essaie de m'élever un peu, je vais à l'atelier lyrique, je fais vœu de martyre. Et je me fais tancer par nénette lulu et la mouche, la première me houspille et croit que le dialogue des carmélites est une sombre histoire de succube et que c'est mon livre de chevet alors que je n'ai fait qu'apprendre quelques extraits de l'opéra pour les besoins du spectacle.
La deuxième m’incite à la chanson de boulevard et espère qu'il y aura du croustillant car elle cache des photos cochonnes dans son missel mais, ouf, la troisième connaît Bernanos, Poulenc et Blanche de la Force, ce qui ne l’empêche pas de préférer les bluettes.
Voilà Blanche de la Force qui nous fait sa succube alors qu'on lui a juste demandé de se faire couper la tête. En plus je la trouve drôlement lascive là quand même.
Donc ça suffit, assez de bondieuseries.
D'ailleurs pour ce que j'en suis récompensée de mes efforts, hein c'est pas la
peine, oui, j'ai fait un malaise tout à l'heure. Je me suis trouvée mal, il a
fallu que je m'allonge et j'étais à 2 doigts d'aller voir le Docteur Querleux,
celle qui me pince le gras en grondant.
C'est à dire que j'avais dit que je ne prendrai qu'un fond de blanc parce que
dès que je bois un peu, je deviens rouge, j'ai des plaques rubicondes et
inesthétiques et je parle fort.
Enfin, tout ça c’est de la faute des cégétiss.
Comme qui dirait, y boivent pas que d'l'eau!
Ainsi,renonçant momentanément à mes velléités poujadistes, j’ai rejoint mes camarades cégétiss, oui, on s'appelle "eh camarade"et on ne parle jamais de Poulenc.
Pour ne pas blesser et briser la convivialité des rites, j'ai accepté un fond de blanc et voilà que je me suis retrouvée illico rouge et en train de parler fort.
Oui la belle affaire, me direz vous, et pourquoi tant d’embarras, persisterez vous. Eh bien c’est que, l’age aidant, j’ai dû allier crise de rougeauderie criarde et vapeurs ou quelque chose d’approchant.
Ce n'est pas moi mais je travaille à m'approcher de ce parangon de rougeauderie rieuse.
Le plus surprenant c’est que je suis devenue blanche comme un linge mais je n’ai pas pu avaler ma charlotte aux fraises que j’ai donnée à Patrice, un délégué syndical d’une association de travailleurs handicapés et inadaptés, genre papillons blancs, association emblématique de ce blog. Ce sacrifice de ma charlotte aux fraises a eu pour effet bénéfique de permettre à Patrice de se concentrer sur le gâteau et non plus sur moi car il a la détestable habitude de me parler, certes avec une profonde adoration, mais à 3 cm du visage, c’est très éprouvant.
Enfin je n'ai pas osé aller trouver Doctoresse Querleux, de crainte de me faire à nouveau admonester en picard.
Bon, en exclusivité aujourd'hui, voici le nouveau cri de guerre de Guiguite :
"J'boirai pus!"