Incarnat
A Annecy, c'est le festival d'animation! Nous avons même eu la visite de Matt Groening cette année!
Bon alors, j'ai réussi à gratter des places pour les films en salle, grâce à Panthère Rose qui est bénévole. Elle se balade en ville avec un machin en plastique autour du cou, comme les enfants dans les aéroports, et ils sont nombreux à porter leur truc en plastique, on appelle ça un badge en fait mais c'est une grosse pochette.
Et même dans les quartiers reculés, les coins à kébabs, loin du MIFA (Marché International du Film d'Animation) on les voit errer avec un air blasé car l'air blasé est de mise quand on fait partie des milieux autorisés ; ce dont je ne suis pas.
Mais hier, je suis allée retrouver Panthère Rose qui s'occupe du cyber point et, ô bonheur, j'ai pu décrocher une belle sacoche rose vif, offerte gracieusement par les organisateurs du festival.
C'est presque la même mais il n'y a pas écrit tour de france dessus
Enfin plus exactement, j'ai partagé avec Max, un autre bénévole copain de Panthère Rose qui parvient à gagner grassement sa vie grâce à un site de belote (comme quoi hein, on se demande bien pourquoi on fait des études). Bref, Max a récupéré le stylo et l'étui à portable dans le quel il a fourré son portable tout en retenant des sanglots d'émotion face à cette merveilleuse acquisition.
Il faut dire que Panthère Rose m'a déjà confectionné un étui de portable, en tissu de culotte, à fond rose vif et rehaussé de dentelle noire. C'est du plus bel effet et donc, c'est sans regrets que j'ai cédé l'étui à Max lequel est finalement parti sangloter de joie.
Ah ben j'ai parcouru les beaux quartiers, exhibant fièrement mon trophée avec un air vainqueur. Bon c'est vrai, je suis de la race des guerrières donc c'est normal.
Or donc, je pensais sacrifier ma belle sacoche au feu de l'amour maternel en l'offrant à m'fil or il advint qu'à peine rentrée, elle a pris un air bizarre, de cet air de commisération que prennent les gens quand quelque chose cloche dans votre accoutrement, le brin de persil entre les dents, la braguette ouverte ou la sacoche rose et elle a dédaigné mon offrande.
Je n'ai pas bien compris pourquoi, mais j'ai aussitôt rempli la belle sacoche de mes partitions du moment, dont le dialogue des carmélites, enfermant les bonnes sœurs psalmodiantes dans la sacoche cuisse de nymphe émue.
J'ai vu un beau manga japonais "le piano dans la forêt" ou un truc dans ce genre là, où des petits garçons apprennent le piano en poussant des grand "Aï !", ce que nous répétions aussitôt de notre fauteuil maculé des mms dont nous nous repaissions. Les voisins se retournaient car ils ne savent pas que AÏ est une affirmation martiale, de ceux dont le mental est à toute épreuve, un cri de reconnaissance des braves quoi.
Mais bon, au MIFA, on ne sait pas ces choses là! Après on a vu les films des étudiants et Panthère Rose m'a grondée parce que, à un moment, fort lasse du spectacle, en effet j'avais l'impression d'être dans un concert de musique contemporaine réalisé par des étudiants qui se laissent pousser 3 poils de couille sur le menton, bref je ne parvenais pas à pénétrer totalement la pensée de l'auteur.
Alors, à haute voix, et pour la plus grande confusion de Panthère Rose, j'ai exprimé mon incompréhension mêlée à mon désir de voir des petits mickeys puisque c'était le festival du dessin animé. J'ai évité le lynchage de peu, en effet, j'ai senti enfler un grondement d'indignation soudain dans la salle.
Voilà, tout ça pour dire, qu'en sus de l'air blasé, il convient de ne pas dire "dessin animé" mais cinéma d'animation et on ne jure que par PIXAR et non Walt Disney, relégué au rang des ringards...
Guiguite qui jamais n'aura un air blasé