guiguite bovary
Ah ben cette chronique a bien failli ne pas voir le jour, en effet, tel l'albatros (ou le cormoran, ou la mouette rieuse, je ne sais plus) de Baudelaire, v'là que j'étais coincée sur la plage dans une position délicate qui m'empéchait résolument d'ouvrir mes ailes et de prendre mon envol.
Tout ça parce que j'ai changé de pc et que, quand je voulais écrire sur le blog, coucher ma pensée, celle que vous attendez tous, eh bien l'engin m'expliquait que mon texte était "not well formed" et me bredouillait une sombre histoire de java script, cette java script me maintenait à terre et interdisait tout dévelopement de ma pensée et v'là que j'étaits engluée, ah ben!
Mais j'ai fait appel à Gouroute Laurie et elle m'a expliqué comment se défaire de l'infâme marée noire du renouvellement de pc.
Donc, vous n'y couperez pas et me revoilà, voui voui, coucou c'est moi, je reviens toujours.
Et tout ça pour écrire une chronique de l'ennui.
Eh oui je m'ennuie. Ma situation est ubuesque, j'ai enfin trouvé un accord avec mon employeur pour le quitter la tête haute ou à peu près. Tout le monde était content. J'étais prète à fumer le calumet de la paix avec Jorissette, on en était pratiquement à se taper sur le ventre, à considérer que nos dissenssions, c'était rien.
C'était fini les lettres qui commençaient par "madame, (prononcez meudeume) vous me voyez extrêment surprise des termes de votre dernier courrier, en effet, etc. etc.)
J'étais même prète à de nouveaux sacrifices car, dans le cas de Jorissette, je pense que le calumet de la paix aurait plutôt consisté en un cordial échange de crottes de nez.
Ben v'là que c'est l'inspection du travail qui bloque et qui ne donne pas son accord pour m'éjecter de la maison à Jorissette et ses connasses (et connards il faut bien atteindre des abîmes de vulgarité pour définir mes collègues).
Même la cgt est d'accord, ne menace pas de grève. Ben alors quoi?
EH bien pour passer le temps, je m'occupe et je vais bientôt faire un stage d'initiation à la comptabilité pur les futurs chefs d'entreprise à la chambre de commerce.
Je suis allée les voir pour leur expliquer que ma vie, c'était de faire à manger, essentiellement à base de pommes de terre et que s'ils voulaient, je leur faisais un cours sur les différentes espèces de pommes de terre, la bintje, la charlotte, la BF 15, la Cécile, la samba, la chérie et même la juliette, même que c'est ma fille qui lui a donné le nom, si si c'est vrai, c'est la vérité vraie. C'es moi qui ai demandé au monsieur de Germicopa, en l'occurence mon beau frère de l'époque, d'appeler une pomme de terre guiguite et il a dit non mais que juliette (qui est une de mes filles chéries), cétait possible et la juliette est commercialisée depuis 2006.
Je ne sais pas pourquoi la madame de la Chambre de commerce ne m'a pas laissé approfondir et elle a borborygmé dans un méchant sabir où j'ai cru entendre des expressions étranges comme passages d'écritures, plan comptable, bilan, compte de résultats et autres gros mots. J'ai tenté de prendre l'air intéressé, sinon intelligent et, à ma grande surprise,elle m'a inscrite sans sourciller.
Moi je crois plutôt que je vais apprendre à déposer tous les papiers dans une boite à chaussures au lieu de les utiliser pour éplucher les pommes de terre. Et puis après je passerai la boite à chaussures à qui de droit, lequel qui de droit sera nourri par mes bons soins contre les quelques petits travaux de classement et écriture que nécessitent cette assomante paperasse. Il faut aussi que je trouve d'autres qui de droit pour planter les patates et s'occuper des menus travaux du jardin.
Guiguite future chef d'entreprise