Représailles avortées
C'est terrible!
J'ai déjà évoqué mes terribles conditions de travail qui me font côtoyer
des gens très bêtes et très méchants. Certains sont plus infâmes que d'autres
et ils se sont ligués contre moi et quelques collègues.
Eh oui, le monde du travail est bien cruel et nous fûmes dans l'obligation de
créer un Conseil Secret suite à la nomination de Jorissette, notre panzer
directrice.
Il fallait entrer en résistance et ce fut promptement acté. Depuis nous n'avons
cessé d'ourdir de nombreux complots afin de résister à l'adversité qui se
résume à un concentré de veulerie et de sottise (voir les chroniques
précédentes traitant de Joris et Jorissette, du réssucité, du schoëne painting
etc.
Ces deux ninjettes se préparent à un acte de résistance
Dans mon élan justicier, j'avais décidé
d'introduire du hareng saur, animal emblématique du châtiment, dans les pots
d'échappement des voitures de mes méchants collègues.
Facile
à dire, oui mais ce genre d'action n'est pas très aisée. Il faut déjà repérer
les véhicules de chacun et ce n'est pas simple, surtout pour moi qui ne
distingue les voitures que par leur couleur.
Ainsi,
avec Ninjette Laurie dont le nom de combat est Panthère Rose, nous nous sommes
attelées à la rude tâche des repérages. Or il advint que rien n’est moins aisé
et nous nous sommes trompées plus d’une fois. Dans le garage, nous avions
remarqué une espèce de bagnole noire, très cakou, avec des arceaux de sécurité,
des sièges cuir, un grand nombre de pots d’échappement et des
autocollants révélateurs d’une mentalité populace tuning.
J’avais
décidé qu’il s’agissait très certainement de la bagnole de ma collègue que je
ne citerai pas mais dont le nom signifie bouse au nez d’où sa grande complicité
avec Panzer directrice crottes de nez. Et puis, à l’heure où j’avais décidé de
sévir, j’ai vu la femme de ménage sourde sortir du garage au volant de la dite
bagnole. Ma qué, quelle horrible confusion je m’apprêtais à faire !
Car cette dame est persuadée qu’il règne sur la terre entière, des hordes qui ne vivent que dans l’idée de se débarrasser des sourds et des malentendants. Or, même si je travaille avec beaucoup de vilaines gens, je n’ai pas constaté qu’ils criaient haro sur le malentendant sauf le jour où la femme de ménage voleuse avait décidé de raconter sa nuit d’amour. Il faut bien dire qu’elle utilisait un vocabulaire un peu cru pour exprimer une certaine lassitude et le fait qu’elle avait du mal à marcher. La chose était déjà pénible et tous attendaient patiemment et poliment qu’elle cesse quand C, la femme de ménage sourde a entrepris de traduire, ou qui sait ?, de rajouter quelques détails croustillants, mais elle n’a pas traduit en langage des gestes, et finalement c’est heureux, non elle a tout retranscrit en poussant des grands hou hou hou, langage qui lui est coutumier. Oui ce jour là, je pense que tous ont eu envie de voir les les sourds quitter la surface de la Terre.
Guiguite qui a failli commettre une horrible erreur judiciaire